dimanche 19 avril 2015

Edith Piaf et Nita Raya, l'histoire de deux chansons


Un centenaire à ne pas manquer : 1915-2015  


Par A. TRIFIN

Le 19 décembre 2015 est une date marquante puisqu'à cette occasion, cela fera exactement cent ans qu’Edith Piaf est née. Ce monument incontournable dans l’histoire de la chanson française est souvent évoqué soit à travers ses titres les plus célèbres, soit à travers ses nombreuses relations amoureuses. Si celles-ci furent passagères et durent en moyenne deux ans, Piaf avait sans doute un sens plus durable de l’amitié : le couple Bonel, Simone Berteaut, Marlène Dietrich ou encore sa compositrice attitrée, Marguerite Monnot…  

La relation entre Edith Piaf et l’actrice Nita Raya (nom patronymique Raïssa Beloff), née la même année que la chanteuse (1915) et décédée le 25 mars 2015 à 99 ans, est sans doute moins connue. Vers la fin des années 50, Nita Raya, tout en étant une meneuse de revues aux Folies-Bergère, va de temps à autre chanter et assurer  la première partie des spectacles de Piaf.  Nita Raya écrira également les textes de deux chansons sur la musique de deux compositeurs d'Edith parmi les plus talentueux : Marguerite Monnot (1903-1961) et Charles Dumont.    

Ces chansons sont intitulées « Je m’imagine » et « Toujours aimer ».


De son côté, Edith Piaf écrira le texte de deux chansons qui seront chantées par Nita Raya : « Il est jaloux » et Moi j’aime l’amour ».  La musique a été écrite par Charles Dumont mais ces chansons resteront confidentielles.  

Une photographie des deux stars parues dans La Presse Magazine en couverture montre cette indéfectible amitié. 



Durant toute sa carrière, Edith Piaf a encouragé son entourage masculin ou féminin à s’investir dans l’une ou l’autre carrière artistique. Grâce à elle, de nombreux talents se sont révélés et ont connu une carrière et une renommée phénoménales.  

C’est en effet pendant sa période « Piaf », (c'est-à-dire vers la fin des années 50 jusqu’à la moitié des années 60 (1966)), que l’actrice/chanteuse Nita Raya, ex-compagne de Maurice Chevalier, va signer les paroles de plusieurs chansons dues à divers compositeurs. On ne trouve aucune trace d’œuvre qui aurait été écrite ultérieurement à cette date.   

Nita Raya  était affiliée à la Sacem en tant qu’auteure de chansons. Certaines de ses partitions sont éditées généralement chez Méridian et Concorde. Parmi son répertoire qui ne semble pas comporter de nombreux textes, les deux chansons interprétées par Edith Piaf vont connaitre un succès durable et feront l’objet de rééditions discographiques. Ces deux chansons ont été traduites dans d’autres langues (espagnol).


    Texte des deux chansons  (chantées par Edith Piaf)


« Je m’imagine »

(Musique de Marguerite Monnot, paroles de Nita Raya (1960))

Je m’imagine ton enfance
Avec tes grands yeux étonnés,
Oh !  Comme j’envie ceux que la chance
A fait grandir à tes côtés.
J’aurais tant voulu te connaitre
Depuis des années, des années…
Tu serais devenu mon maitre
Moi, ton esclave passionnée.

J’aurais aimé vivre dans l’ombre,
Au moindre souffle intervenir
Pour éclairer tes heures sombres,
Faire partie de tes souvenirs..

Mais parle-moi de ta jeunesse
Que je veux suivre pas à pas,
Dans tes plaisirs, dans tes tristesses,
Dans tes soucis et dans tes joies.

Si tu savais comme je veux boire
Les mots de ta bouche adorée.
Tu me raconterais des histoires
Sans jamais vouloir t’arrêter.

Tu me dis que ta vie commence
Depuis que tu m’as rencontrée
Et que jamais tu ne repenses
Aux évènements de ton passé…

Répète encore pour moi ces choses
Qui pénètrent au fond de mon cœur.
Ah !  mon amour, redis ces choses,
Ces choses qui ressemblent au bonheur.

Est-ce vrai que là, dans ta tête
Rien d’autre ne te fait envie
Et que jamais tu ne regrettes
D’être mon homme pour la vie ?

 « Toujours aimer »

(Musique de Charles Dumont, Paroles de Nita Raya  (1961)   )                                 

On n’a pas dans le cœur de quoi toujours aimer,
Et l’on verse des pleurs en voulant trop aimer.
On croit être sincère, on croit avoir trouvé
Le seul être sur terre qu’on ne peut remplacer
On n’a pas dans le cœur de quoi toujours aimer
Et l’on verse des pleurs en voulant trop aimer
Un jour on se réveille, ce n’est plus tout à fait
Le rayon de soleil qui vous embellissait.

On regrette le temps où l’on pouvait s’aimer,
On regrette le temps où le cœur s’emballait
Il ne nous reste plus que quelques souvenirs
De pauvres souvenirs qu’on cherche à retenir.

Mais moi, j’ai dans le cœur de quoi toujours aimer
J’aurai toujours assez de larmes pour pleurer.
J’aurai toujours assez de rires pour effacer
Les tristes souvenirs accrochés au passé.
Mais moi, j’ai dans le cœur de quoi toujours aimer,
J’aurai toujours assez de larmes pour pleurer,
Je veux toujours aimer, je veux toujours souffrir.

Si je n’dois plus aimer, moi je préfère mourir.
Mais moi, j’ai dans le cœur de quoi toujours aimer,
Mmmmm…..Mmmmm….



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